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Chronique locale de la libération au 8 mai 1945

 

Le soulagement fut immense de ne plus avoir l’occupant sur les bras. Certes, les barrages routiers subsistèrent pendant quelques semaines deux barrières (chicanes) furent édifiées de chaque côté de La Loge, le Pont de Villonne miné, un autre barrage installé à La Bosse : il s’agissait d’arrêter les Courjon, Mathieu et autres miliciens en fuite de CLERMONT-FERRAND, les Allemands étant toujours du côté de SAINT-POURCAIN.

 

Mais les denrées manquaient, de même les vêtements, chaussures et surtout les prisonniers qui. étaient toujours là bas.

 

La récolte des céréales fut faible (manque d’engrais, de ficelle pour lier et de bras). L’automne (octobre et novembre) fut très mouillé. Avec un faible ensemencement, la récolte 1945 fut catastrophique. La destruction des ponts, ouvrages d’art, locomotives, wagons fit que le trafic ne reprit que lentement.

 

Les U.S.A. nous fournirent 800 locomotives et instituèrent le plan Marshall au ler janvier 1948. De même, on importa des chevaux canadiens, des effets (vêtements) dits surplus USA, puis des Jeeps, des tracteurs. I1 fallut attendre jusqu’en 1948 pour voir la fin du rationnement.

 

Cette fin 1944 qui vit aussi le débarquement de Provence vit la libération de la plus grande partie de notre territoire et de nos villes. Mais l’ennemi gardait cinq villes du littoral ROYAN libérée le 15/04/45, LORIENT, SAINT-NAZAIRE, ROCHEFORT, LA ROCHELLE où les Allemands ne se rendirent qu’après la capitulation de l’Allemagne. Cette fin 1944 fit naître une certaine inquiétude avec la riposte allemande dans les Ardennes au Pont d’ARNHEM, les paras (canadiens la plupart) restèrent à 2 000 survivants su 10 000. Beaucoup reposent dans ces petits bosquets sablonneux de l’ancien littoral de la Manche.

 

Après les V1 (le premier fut lâché le 12/06/44) ce fut le tour des V2.

 

Cependant, passée l’alerte du saillant des Ardennes, se dessinait l’effondrement du Sème REICH (prise de BUDAPEST, la Bulgarie ayant traité, le front germano-roumain s’effondre)

Le Général de Lattre s’empare de STRASBOURG le 23/11/44 puis s’applique à réduire la poche de COLMAR. Comment ne pas évoquer l’héroïsme de ces hommes qui comme Paul LABAYE firent montre d’un courage extraordinaire ? (Paul LABAYE, parti en patrouille dans une colline sous-vosgienne, très grand blessé, tombé dans plus de 40 cm de neige fut relevé évanoui ayant perdu 1, 5 1 de son sang au bout de 10 H, ayant vu mourir deux de ses camarades à ses côtés. A l’hôpital des grands blessés à BELFORT, il reçut la visite de Mme DE LATTRE.

 

Dès 1945, les évènements se précipitèrent

* la poche de COLMAR est réduite le 9 février 1945

* le 17 janvier, les Russes prennent VARSOVIE,

* le 20 janvier, armistice avec la Hongrie

* le 27 janvier, AUSCHWITZ est libérée.

* du 4 au il février a lieu la conférence de YALTA

* le premier février, BUDAPEST est prise

* le 6 février, le Rhin est occupé par les Français de COLMAR à BALE

* le 13 février, bombardement de DRESDE (Gustave ROMANE et A.GIDEL en furent témoins)

* le 7 mars, le Rhin est franchi à REMAGEN

* le 9 avril, VIENNE est prise

* le 12 avril, ROOSEVELT meurt

* du 25 avril au 26 juin, conférence de SAN FRANCISCO

* le 25 avril, jonction américano-russe à TORGAU (Allemagne)

* le 28 avril, MUSSOLINI est exécuté

* le ler mai, HITLER se suicide

* le 2 mai, BERLIN capitule

* le 8 mai, l’Allemagne capitule (signature à REIMS le 7 mai)

 

Deux ou trois jours après le retour à LAPEYROUSE, toutes maisons pavoisées (le 8 mai) ce fut l’explosion de joie, la liesse indescriptible de la population en délire. Si le 3 septembre 1939, les cloches avaient sonné à peine un quart d’heure; la sonnerie commencée le mardi 8 mai avant midi allait tinter à pleine volée jusqu’au jeudi dans la matinée (soit près de 48 heures) sans arrêt deux nuits entières. Tout cela tiré à bras (il n’y avait pas de sonnerie électrique). La chaîne de boissons était permanente entre le « casino » archiplein où l’on ripaillait et l’Église où les costauds se relayaient ou se reposaient se couchant sur les bancs, bref, la fête ininterrompue.

 

Quelques jours après, nos prisonniers arrivaient. Pour le secteur du bas, Monsieur BARTHOUX téléphonait chez Monsieur BOUTIN les heureuses nouvelles ; j’enfourchais alors mon vélo pour porter ces messages à domicile où j’étais reçu avec la joie que l’on devine (il y avait alors très peu de téléphone dans la commune).

 

Des prisonniers allemands (une bonne quinzaine) furent alloués pour effectuer les travaux agricoles où ils donnèrent généralement satisfaction, heureux eux aussi d’être délivrés de la Guerre. Une équipe fut commandée par Amable

TUIZAT, ancien prisonnier 14-18, qui conversait avec eux. I1 y avait aussi KURT (qui travaillait chez JAUBERT et à l’Usine), son beau-frère Hans DOFLING, le tchèque WILLY, etc…

 

Peu à peu, la vie se normalisa mais nos prisonniers (une cinquantaine) éprouvèrent des peines (certains avaient perdu des êtres chers pendant ces 5 ans de captivité) tous avaient vieilli (existence raccourcie de 8 ans en moyenne d’après le QUID). Et surtout ceux qui ne revinrent pas

 

* le déporté Ernest BIDET, trop affaibli par les souffrances décéda en Allemagne à l’hôpital de SPIRE le 15 mai

 

* Alfred DUBOISSET, cantonnier SNCF

 

* Pierre GOLDSTEIN, né en 1924, capturé en 1942 à une heure du matin à son domicile (fils d’un ingénieur Juif Allemand ayant fui HITLER en 1934) a disparu sans laisser aucune trace. Il a sûrement fini dans un four crématoire.

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